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Lundi 14 avril 2025 Le harcèlement moral au travail touche toutes les catégories professionnelles, y compris les cadres supérieurs expérimentés. Dans les grandes organisations internationales, ces situations peuvent être particulièrement complexes à identifier et à traiter, en raison du poids des hiérarchies, des enjeux politiques et d’un isolement souvent plus marqué. Un cadre de plus de 50 ans confronté à une telle situation cherche avant tout trois choses : la reconnaissance du préjudice, la mise en sécurité, et la capacité à reprendre le contrôle de sa trajectoire professionnelle. Être reconnu : sortir de l’isolement et faire valoir la réalitéLa première attente des victimes est la reconnaissance du harcèlement moral. Trop souvent, ces situations sont banalisées, minimisées ou même inversées à travers des logiques de pouvoir ou de performance mal interprétée. Pour un cadre expérimenté, cette phase est d’autant plus difficile qu’il est censé « savoir gérer », être « résistant au stress » ou « au-dessus de tout ça ». Cette image bloque l’expression de la souffrance réelle. Être reconnu, c’est :
Cette reconnaissance est le premier levier pour sortir de la confusion et de la culpabilité, et amorcer un processus de rétablissement. Être protégé : restaurer sa sécurité et stopper la dynamique toxiqueUne fois le harcèlement reconnu, la priorité devient la protection de la victime. Celle-ci peut être en danger psychologique, mais aussi en risque d’isolement hiérarchique ou managérial. Pour un cadre dans un grand groupe, cela signifie aussi :
La protection peut aussi impliquer une pause thérapeutique : arrêt de travail, soutien psychologique, bilan de santé, afin de reconstruire un sentiment de sécurité intérieure. Un cadre expérimenté doit aussi être accompagné dans la gestion de son image professionnelle, notamment pour prévenir une rupture brutale de sa trajectoire. Retrouver un pouvoir d’agir : rebondir avec sens et légitimitéUne fois protégé, la victime doit retrouver une capacité à se projeter et à reconstruire un avenir professionnel. Cela peut prendre différentes formes :
Le plus important est de sortir d’une logique de victime figée pour redevenir acteur de son parcours. À 50 ans ou plus, avec une longue expérience, il est essentiel de valoriser ses compétences, de relire sa carrière avec justesse, et de bâtir une suite professionnelle en accord avec ses valeurs. Des dispositifs existent : bilan de compétences, soutien juridique personnalisé, médiation externe, et même accompagnement à la retraite ou à la création d’activité. ConclusionLe harcèlement moral au travail ne concerne pas uniquement les plus vulnérables. Il peut frapper aussi les plus expérimentés, les plus reconnus, les plus engagés. Pour les cadres supérieurs dans les grands groupes, il est essentiel de sortir du silence, de se faire accompagner par des professionnels compétents, et de ne pas hésiter à enclencher des démarches formelles. La reconnaissance, la protection et la reconstruction ne sont pas des options : ce sont des droits fondamentaux pour toute personne confrontée à des agissements toxiques, quels que soient son âge, sa fonction ou son statut. |